Ils s’avancent… Certains à pas de velours, impressionnés, concentrés sur l’évènement auquel leurs enseignants les a préparés. D’autres, impatients, font dérouler silencieusement chant et texte appris ces derniers jours. Les voilà qui entrent dans la mairie du 18e arrondissement de Paris. Izïa, Simon, Hamza, Maxime et Louis se détachent du groupe des 65 élèves de l’école Sacré-Cœur – La Madone et avec quelques anciens combattants, porte-drapeau comme eux, se dirigent vers le centre de cette grand salle dans laquelle se trouvent déjà parents, élus, spectateurs, afin de célébrer le 80e anniversaire de la victoire des Alliés contre l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. Une fois les porte-drapeau installés, le maire et ses adjoints les rejoignent, la cérémonie démarre.
Trois élèves s’avancent. Ils récitent le poème « Liberté » écrit par Paul Eluard en 1942. Lina, Adam et Thaïs terminent en lançant « Je suis né pour te connaître, pour te nommer, liberté ».
Les gerbes sont déposées devant le monument aux Morts, Mia, Manon, André, Lily-Grance et Mira accompagnent les élus. L’école du Sacré-Cœur La Madone dépose une gerbe au nom des enfants du 18e arrondissement.
Pour clore la cérémonie, les élèves entonnent la Marseillaise suivie du chant des Partisans. Une forte émotion est perceptible dans la salle, les adultes sont émus par ces 65 enfants, appliqués, engagés. Tous écoutent avec admiration et respect. Demande avait ete faite de ne pas appaludir : les applaudissements retentissent pourtant spontanément.
De leur côté, de plus jeunes élèves quittent l’école Sacré-Cœur – La Madone portant en leurs mains le bleuet qu’ils ont fabriqué. Ils vont dans un square proche de l’école, déposant l’un après l’autre sur les stèles commémoratives de l’évènement les fleurs, conscients de l’hommage ainsi rendu aux combattants pour la liberté. Un groupe d’élèves de Grande Section, éponges et seaux en main s’attèlent à nettoyer les deux stèles sous les arbres, devenues presqu’illisibles.
Anne-Laure Couzy, la directrice, est attentive à ce que cet évènement ne soit pas uniquement un acte de mémoire. Au-delà du travail historique, artistique, les élèves se savent investis d’une mission, évoquée par Léon 14 le jour-même dans son discours au Vatican: « J’aimerais que ce salut de paix puisse entrer dans vos cœurs, dans vos familles. Je m’adresse à tous les peuples, à la terre entière : que la paix soit avec vous ! »







